Une réputation internationale
La collection du marchand d’art anversois Charles Van Herck rassemble plus de 700 dessins et 110 terres cuites s’échelonnant du 17e au 19e siècle. Il s’agit surtout d’œuvres préparatoires pour des sculptures monumentales ou du mobilier liturgique à ornements sculptés. Ils sont l’œuvre d’artistes des Pays-Bas méridionaux et plus particulièrement de la région d’Anvers.
La collection reflète bien l’évolution de la sculpture dans les Pays-Bas méridionaux à partir de la seconde moitié du 17e siècle. Elle constitue une source incontournable dans l’étude du baroque anversois et du processus de création des sculptures. Sur le plan esthétique, ces dessins et terres cuites présentent également un grand intérêt car ils illustrent à merveille la créativité et la virtuosité des artistes. Leur importance est aussi documentaire car bon nombre de sculptures ou de groupes sculptés de cette époque ont disparu au fil des siècles.
Cette collection rassemble notamment des œuvres préparatoires de grands noms tels que Lucas Faydherbe, Artus Quellin l’Ancien, Jan-Peter van Baurscheit l’Ancien, Michiel van der Voort et Laurent Delvaux. Grâce à ces maîtres, l’école anversoise a acquis une réputation internationale par la puissance de ses représentations, son savoir-faire et ses qualités artistiques.
La genèse de la collection
La naissance et l’enrichissement de la collection coïncident dans une très large mesure avec l’histoire familiale des antiquaires anversois. De nombreux dessins appartenaient à la famille depuis des décennies et avaient rejoint la collection de Charles par le biais des héritages de son grand-père, de son père et de ses tantes. D’autres lui ont été offerts. Sa collection s’est également agrandie grâce à l’achat de dessins lors de ventes publiques organisées par l’entreprise familiale ou vendus par d’autres éminentes familles anversoises.
Contrairement aux dessins, c’est lui qui a acheté la quasi-totalité des terres cuites. Son métier de marchand d’art, lui a permis d’en découvrir un grand nombre, principalement dans des maisons anversoises. Il a pu en acquérir certaines. En 1907, il achète les Six petites têtes d’ange de Walter Pompe dans la boutique d’antiquités de sa tante Marie sur la Grand-Place. Son premier achat ! C’est également grâce à sa tante qu’il se procurera en 1909 l’une des pièces maîtresses de sa collection, Apollon et Python d’Artus Quelllin l’Ancien.